8 décembre 2018 | Non classé

Gilets jaunes : bâtir un projet commun

Comme mon père le Comte de Paris qui est intervenu plusieurs fois récemment, je suis inquiet de la situation de notre pays. Le contrat politique et social d’après-guerre ne tient plus. Nous nous accordons tous pour dire qu’il faut changer nos schémas de pensée et nos comportements, ne pas vivre au dessus de nos moyens, respecter notre environnement. Mais si nous n’arrivons pas à résoudre les fractures de notre société, nous n’arriverons à rien. Elle sont nombreuses et profondes, entre les riches et les pauvres, les élites déracinées et la population, les villes et les territoires, les religions.

Les Gilets Jaunes résument ces fractures multiples. Ils représentent tous ces Françaises et Français, qui supportent tout depuis plus de trente ans mais qui n’y arrivent plus. Ils n’en peuvent plus de la cherté de la vie, du poids des impôts et taxes, d’un État qui ne les défend pas et qui ne les comprend même plus. S’agit-il de la France périphérique ? Je n’aime pas cette expression, elle est très parisienne. J’ai été parisien, mais depuis que je vis à Dreux je vois les choses autrement. D’ailleurs, sur le terrain et dans les territoires où les gens on gardé un certain bon sens, les manifestations de Gilets Jaunes sont autres. Aux ronds-points l’atmosphère est amicale, les échanges sont possibles, les solidarités fonctionnent.

Le grand défi qui attend notre pays, c’est de retrouver au plus vite un dénominateur commun à partir duquel avancer, un socle commun a minima sur lequel nous puissions bâtir un projet fédérateur. Mais comment demander aux Françaises et aux Français des sacrifices, lorsqu’ils n’ont plus confiance dans leurs élites ? Comment se projeter dans l’avenir s’il n’y a pas de vision à long terme ? Comment réunir la population autour d’un projet commun lorsqu’on est l’élu d’une partie de la France contre l’autre ?

Je souhaiterais quand même terminer mon propos sur une note positive. A Dreux, ce 8 décembre, dans le cadre de la fête populaire des Flambarts, la paroisse avait organisé une crèche vivante. Je ne sais si la chose s’est produite de façon fortuite mais les Gilets Jaunes et les forces de l’ordre se sont retrouvés un moment devant la crèche et ont entonné ensemble la Marseillaise. Peut-être que ce petit exemple peut nous donner une espérance pour sortir de cette impasse en vérité et sur des perspectives qui durent ? Courage, même si la situation est difficile !

En cette fête du 8 décembre, où les chrétiens comme moi célèbrent la Vierge Marie, permettez-moi quand même de vous souhaiter, avec un peu d’avance, un joyeux Noël, pour vous-mêmes, vos familles, et tous vos proches.

 

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