Comme chaque année au mois de décembre avait lieu au Nouvion-en-Thiérache une vente de bois d’oeuvre bord de route, sur ou par soumission. Le prince Jean y assistait. Ce principe consiste à vendre aux enchères les plus beaux bois de l’année. Ces bois sont coupés, nettoyés, classés et placés en bord de route; les acheteurs viennent les voir pour en estimer la valeur. Ils proposent ensuite en salle des ventes un prix par lot de bois présenté; le meilleur prix proposé remporte le lot.
Le prince Jean est très attachés à ses forêts du Nouvion, mais laissons le nous en dire plus sur la façon dont il gère ce patrimoine : « C’est une activité qui me passionne. Nous avons mis en place une gestion dynamique et respectueuse de l’écosystème. Je suis très attentif à la régénération naturelle des essences. À l’origine, c’était surtout une forêt d’épicéas. Aujourd’hui, il y a aussi des merisiers, des peupliers, des chênes, des aulnes, des frênes, des ormes, des érables, des douglas… Le but étant de créer des peuplements « structurés », avec plusieurs étages de végétation. Nous pratiquons des prélèvements plutôt que des coupes rases, qui contribuent parfois à la dégradation des sols. Cela requiert de la patience et du temps. On parle beaucoup, aujourd’hui, de développement durable, et c’est bien. Je suis heureux que l’on comprenne enfin que nous devons gérer prudemment nos ressources naturelles. C’est depuis toujours l’état d’esprit des Capétiens. »
Et sur l’environnement : « Ces questions doivent échapper au prêt à penser partisan : là comme ailleurs, il faut se garder de toute idéologie et de tout excès. Certains voudraient mettre l’homme en accusation au motif qu’il a dégradé la nature. Non ! Je ne conçois pas une écologie qui ne soit pas humaine. Le respect de la nature est étroitement lié au respect de l’homme, je dirais même à sa dignité. Nous ne pouvons pas avoir pour seul idéal une croissance irraisonnée, destinée seulement à satisfaire un appétit de consommation insatiable. Nous devons garder la mesure en tout. C’est pourquoi la France, qui est un pays d’équilibre, a des choses à dire sur ce sujet et qu’elle doit faire en sorte d’être écoutée. » Jean de France, Un Prince Français, Pygmalion, pp 89,90