Chers Amis,
Dans un monde touché par les guerres et les divisions, face à une société devenue égoïste et fracturée, la restauration de Notre-Dame a sans doute été l’événement le plus heureux de cette année pour la France, et bien au-delà.
Le monde entier s’est rassemblé à son chevet pour célébrer, à travers ce symbole millénaire et chrétien, la beauté de la France et sa capacité à renaître. C’est un immense message d’espoir pour notre pays.
Il faut remonter au règne du Roi Louis-Philippe pour voir de tels travaux. C’est vous dire combien l’incendie de Notre-Dame m’a marqué et combien sa restauration et sa réouverture me touchent. Je m’associe ainsi à la joie de tous les Français de voir ce bel édifice revivre au cœur de Paris.
La cérémonie de réouverture et la messe de consécration, auxquelles j’ai assisté, ont été un moment de paix, de joie et d’unité française partagée. Merci à tous ceux qui, par leur réflexion et leurs travaux, nous ont rendu Notre-Dame, lieu de culte et de culture ; lieu proprement français.
Cette ouverture de Notre-Dame clôture une année bien chargée et mouvementée.
Les guerres en Ukraine et au Proche-Orient ont pris un tournant d’une dureté sans précédent. La Syrie n’est pas épargnée. Peut-être que l’arrivée du nouveau président américain à la tête de la première puissance mondiale sera un élément important vers la résolution de ces conflits.
Cette violence nous la vivons aussi quotidiennement. Personne n’est épargné par les agressions physiques ou verbales. Il devient difficile d’avoir des discussions sur le fond sans être rabroué violemment. Notre société a perdu sérénité et civilité. Comment y répondre ? Le Pape, dans son encyclique « Loué Sois Tu », rappelle que le chrétien a un rôle à jouer pour apporter de la stabilité et de la paix dans les relations humaines.
Nos institutions sont aussi touchées, et notre modèle de gouvernement qui devrait être tourné vers le bien vivre et le bonheur de tous les Français, dans un esprit de service, ne s’occupe que du bien de quelques-uns, augmentant ainsi les nombreuses inégalités déjà présentes.
Les gouvernants se coupent de la réalité du terrain et de nos préoccupations légitimes. Ils devraient pourtant assurer à notre communauté nationale les conditions d’une vie humaine et digne : comme de naître et mourir dans une société respectueuse, de disposer d’un logement convenable, d’éduquer ses enfants et de vivre décemment de son travail, d’avoir un minimum de protection sociale et d’assurer sa retraite, enfin de vivre en sécurité dans un environnement préservé.
Aussi, la priorité est de rendre aux Français les conditions d’une vie digne.
Il y quelques jours, j’inaugurais avec le maire de Toulouse une restauration dans la cour intérieure du Capitole. J’ai ressenti, pendant quelques instants, le partage d’un destin commun. Notre pays a construit de nombreux monuments que nous protégeons et défendons. Qu’il soit culturel ou cultuel, nous aimons notre patrimoine historique parce qu’il fait partie de ce que nous sommes. Il peut nous rassembler et nous aider à combattre nos fractures.
Je peux vous le dire, en tant que représentant cette longue lignée de rois qui a fait notre pays : la France a encore un destin commun. En étant fidèle à son âme, à son baptême, elle est capable de surmonter toutes ses fractures, de retrouver la paix et d’être un grand pays.
L’exercice de notre liberté à vouloir le bien, à le choisir et à le réaliser, est aussi un élément fondamental de notre ADN. Qu’il touche l’éducation ou encore les libertés publiques, son respect est une condition non négociable de la réalisation d’un avenir meilleur. Nos institutions doivent en être le protecteur, loin des normes et principes idéologiques coercitifs.
L’Etat de son côté se doit d’exercer ses pouvoirs régaliens, en particulier la justice qui est de « rendre à chacun son du ». Encourager ceux qui participent au développement de notre société, réprimander ceux qui apportent le désordre ou le chaos. Je l’ai souvent dit, le sentiment d’injustice dans une société est la principale cause de déclin social. Sans oublier nos territoires et ceux qui les font vivre, élus et concitoyens.
La ville, les campagnes et les périphéries de l’une et de l’autre font partie d’un tout qu’est notre pays. Travaillons ensemble pour résoudre nos fractures. Le faire, c’est participer à un travail d’unité et de réconciliation pour le bien commun.
En ce jour de Noël, je pense aux Français et à leurs familles. Je pense aussi aux chrétiens persécutés dans le monde, et en particulier à ceux qui vivent dans les zones de conflit. Je pense aux plus faibles, aux malades et aux mourants, aux isolés et aux rejetés, mais aussi à la beauté de la vie que nous célébrons en ce jour de la naissance de l’Enfant Jésus.
Que la Sainte Famille, réunie autour de la crèche, vous garde et vous protège.
Je vous souhaite à tous un joyeux Noël et une bonne année.
Et que vive la France.
Vidéo et portraits © Kévin Guillot