29 août 2024
Notre monde n’est pas parfait, ni nous d’ailleurs. Chacun de nous, à sa façon, essaie de le rendre meilleur. Dans nos sociétés, le facteur humain est central, dans nos réflexions comme dans nos actions. C’est pourquoi notre mode de gouvernement doit se faire d’abord pour les autres et non pour soi, comme nous le voyons trop souvent aujourd’hui.
En effet, le pour-soi et l’entre-soi remplissent nos espaces de vie, privés comme publics ; la carrière, l’argent, le pouvoir, les passions parfois les plus sombres. Avec plus ou moins de force, aucune structure humaine n’y échappe. Les fractures multiples qui caractérisent notre société sont entretenues, ravivées comme nous avons pu le voir lors des élections européennes et législatives ou à l’occasion des Jeux Olympiques. Nos souverainetés sont abandonnées et nos libertés confisquées par ceux-là même qui devraient nous protéger et qui, au lieu de cela, jouent les apprentis sorciers. Nous le vivons malheureusement de plus en plus.
Est-ce là l’aboutissement de 70 000 ans d’humanité, de 2 000 ans de chrétienté et de 1 500 ans d’histoire commune ? Devons-nous nous résigner à cette situation ? Je ne le crois pas.
Plus que par nos passions, nous nous caractérisons par notre raison. Descartes avait vu juste en disant que « le bon sens » était « la chose du monde la mieux partagée ». Mais encore faudrait-il qu’elle soit droite ! Et dans sa recherche d’idéal, pourquoi l’homme de raison ne s’attacherait-il pas à poursuivre le bien ! Et dans ses relations, pourquoi l’homme social ne miserait-il pas plus sur la confiance ! Et dans sa gouvernance, pourquoi l’homme de responsabilité ne s’appuierait-il plus sur les corps intermédiaires ! Cela rétablirait peut-être le sens du service, un service individuel et collectif exercé dans la solidarité, la justice et la liberté. Cela rendrait nos sociétés plus humaines, unies et paisibles, facilitant ainsi l’exercice d’une charité bien ordonnée.
Et par quels moyens politiques pourrions-nous y arriver ? Peut-être faudrait-il privilégier le long terme ; ce pourrait être par exemple en revenant au septennat. Peut-être faudrait-il favoriser une meilleure représentativité de nos concitoyens et de ce qu’ils expriment ; ce pourrait être par exemple en réintroduisant une dose de proportionnelle dans nos modes de scrutin. Peut-être faudrait-il reconnecter nos politiques à la réalité du terrain ; ce pourrait être par exemple en ré-autorisant le cumul d’un mandat local et d’un mandat national ? Ces moyens politiques devraient être recherchés dans un état d’esprit qui remplacerait les « calculs politiques » par une vraie réflexion stratégique, pour la défense des intérêts vitaux de notre pays et de nos concitoyens, dans une Europe respectueuse des richesses et particularités de chaque nation.
Et pourquoi ne pas aller chercher l’original plutôt que de se contenter de la copie ? Les monarchies sont nombreuses en Europe. Sans avoir la prétention d’être le remède miracle, la monarchie, en s’appuyant sur ces piliers, mettrait en place une dynamique « vertueuse », solide et souple à la fois. Un système plus responsable et vivant, où les libertés fondamentales sont respectées, où le bien, le beau et le vrai restent des belles choses à accomplir pour une vie sociale meilleure et pleine d’avenir.