Le principe d’une société constituée n’est-il pas de défendre les personnes qui en font partie, plus particulièrement les plus faibles ?
Quand je parle des plus faibles c’est dans un sens étendu. D’abord les laissés-pour-compte, les démunis. Ensuite les petits qui vont entrer dans cet ensemble constitué et protecteur qu’est par définition la société, nos enfants à naître mais aussi ceux dont nous avons déjà la charge ; ceux qui sont atteints par un handicap physique ou mental. Enfin nos anciens qui nous ont élevés et qui ont contribués au développement de notre société.
Pourquoi aborder cette question ? D’abord parce que certaines réformes sociétales qui transforment en profondeur notre société sont en cours et parmi elles, l’inscription de l’avortement dans notre constitution et la légalisation de l’euthanasie. Ensuite par ce que la justice, cette vertu des princes au sens de ceux qui gouvernent, doit d’abord s’exercer pour protéger les « sans défense ».
Il me semble important de proposer ici quelques pistes de réflexion pour éviter de nous laisser aller aux sirènes de la fausse liberté et d’une dignité tronquée, dans un débat de plus en plus fermé à l’échange d’arguments contradictoires.
Poser, au-delà des replis égoïstes proposés par nos sociétés contemporaines, des actes responsables et civilisateurs pour nous et ceux qui nous entourent ; ne pas utiliser des cas particuliers pour forcer l’acceptation de règles générales qui ne sont pas bonnes en soi, mais engager une vraie réflexion de fond en dehors de toute idéologie ; rendre aux mots de liberté et de dignité leurs vraies définitions : pour la liberté la capacité de voir le bien, de le choisir et de l’appliquer, pour la dignité celle de regarder la valeur intrinsèque éminente qui commande le respect.
C’est uniquement comme cela que nous aurons une société civilisatrice qui protège les plus petits au lieu de les abandonner pour des questions de facilité ou de faux idéal. Qui nous respectera si nous ne respectons pas les plus faibles ?